04 Fév

Le Magnific : “J’ai trop mangé fond de teint, je veux me marier”

Sa carrière a connu une belle ascension. Le Magnific fait partie aujourd’hui des humoristes ivoiriens les plus en vogue et les plus appréciés par le public. Avec le succès qu’il connaît, il est beaucoup sollicité en ce moment à l’extérieur du pays. Revenu d’une tournée, l’humoriste a bien voulu se livrer à nous. Et faire quelques confidences sur sa vie.

• Tu fais partie des humoristes ivoiriens qui tournent beaucoup ces derniers temps ?

- Tout ça est dans les mains de Dieu. S’il est avec toi, tu ne peux qu’avancer. J’ai beaucoup de dates de spectacles en ce moment, à l’extérieur. Mais également ici au pays, on peut toujours mettre la main sur moi. J’ai un staff ici qui gère tout sur place. Quand tu fais notre métier, il faut toujours être opérationnel, on ne sait jamais. Vous voyez dans ma voiture, j’ai fini par installer un placard. Partout où on a besoin de moi, il suffit qu’on m’appelle, je me change tout de suite et je suis “callé”.

• Ok, ta carrière, visiblement, a pris une nouvelle dimension…

- C’est le fruit du travail fait depuis un moment. Et d’un certain professionnalisme, qui nous guide désormais. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai véritablement un staff. Il y a un qui se trouve en France et l’autre en Côte d’Ivoire.

• Les choses bougent bien pour toi. Tu annonces d’ailleurs ton festival d’humour pour l’année 2015…

- C’est un projet qui me tient à cœur et que j’ai vraiment envie de réaliser. J’ai déjà réussi à faire trois “One man show’’au Palais de la culture.‘’Affaire de Femme’’ en 2012, ‘’la Côte d’Ivoire est formidable’’ (2013), et ‘’Maquis la Yôrôgang’’ (en Avril 2014). Pour 2015, on va passer à une autre phase, avec un festival qui va s’appeler Le Festimarc (Festival Magnific du Rire et de la Chanson).  Ça va être un grand festival d’humour et de musiques africaines, qui va regrouper à Abidjan plusieurs grands noms de l’humour et un plateau de révélation de jeunes talents en humour.  

• Où en es-tu à ce jour avec ce projet ?

- Mon staff et moi, on y travaille. On est en train de déposer des dossiers ici et là pour des partenariats et le soutien de notre ministère de tutelle.

• Tu as aussi en projet de sortir un livre, semble-t-il ?

- Le Magnific écrivain, c’est la réalité, ce n’est pas une blague, je vous assure. C’est pour très bientôt cet autre projet. ça va être un recueil de blagues et d’humour.

• On apprend aussi que tu prépares des collaborations avec des humoristes à l’extérieur ?

- Oui, effectivement, je prépare déjà quelque chose avec Patson pour cette année 2015. Pour le futur, je miserai beaucoup plus sur l’international. Je suis même en train d’entreprendre des démarches avec des théâtres au niveau de la France.

• Le Magnific, en termes de cachet, il paraît que c’est couteux ?

- (Il rit) Si tu te vends moins cher, qui va te prendre au sérieux, dites-moi ! Les cachets dépendent de la valeur  de l’artiste. Les choses ont évolué, ce n’est plus comme par le passé. Parce que tout simplement, on a bossé dur pour être là.

• Il t’arrive de rejeter des cachets ?

- On ne refuse pas l’argent (sourire), mais si on me fait des propositions qui ne m’arrangent pas, je dis non. Un artiste digne du nom, ne doit pas jouer partout et à n’importe quel prix. Si tu es dans toutes les cérémonies de la place, demain, on ne va plus te respecter. Donc, mieux vaut  rester dans son coin, travailler, et avoir un cachet honorable. Et quand tu sors, les gens sont contents de te voir, «Voilà, tu as bien fait », (il rit).

• Tu fais l’humour mais aussi la musique. Si tu devais choisir ?

- Je suis connu comme humoriste, mais chanteur zouglou à la base. J’ai fait le wôyô à l’époque, chanté dans funérailles des gens. Je suis même dans l’équipe nationale du Zouglou aujourd’hui. Comme vous l’avez constaté, mes différents albums sont un cocktail d’humour et de musique.

• Zouglouman d’accord, mais tu “manges” depuis quelque temps chez les couper-décaler ?

- L’artiste doit s’essayer partout, on ne sait jamais. Qui n’aime pas aller où il y a l’argent ? On traite les couper-décaler de faiseurs de bruits, mais c’est eux qui ont les grosses voitures et qui tournent le plus à l’extérieur. Le Zouglou est né dans les cités “U” et le couper-décaler en boîte de nuit. Entre nous, c’est où y a plus de “mangement” ? Je vous demande (rire). Moi je fais tout. Je suis humoriste, je chante, je suis aussi maître de cérémonie. Je cherche maintenant à jouer d’un instrument.

• On te voit beaucoup avec Arafat. A côté de la Yôrôgang, tu as aussi créé la Morigang ?

- C’est un garçon que j’apprécie beaucoup. Même si on ne l’aime pas, il a du talent. Je suis allé vers lui pour un featuring. Il a accepté tout de suite et il l’a fait avec tout son cœur. C’est depuis ce temps, que j’ai lancé la Morigang.

• Tu n’as pas été tendre avec les Eléphants avec ton single ‘’Eléphant a les Foutaises’’, aujourd’hui tu décides de les soutenir ?

- On a décrié, on a pleuré, mais ça n’a rien changé.C’est eux-même qui ont demandé de leur accorder une nouvelle chance, on les regarde donc. La chanson que j’ai enregistrée, c’est l’hymne officiel des Eléphants. C’est un encouragement à 100% . J’ai dit aux joueurs avant leur départ pour Malabo, que si ça ne va pas, ils n’ont qu’à appliquer le système qu’ils ont pratiqué contre le Cameroun lors de la dernière journée des qualifications de la Can à Abidjan, ‘’le derrière, derrière’’, là, on est tranquille (rire).

• On raconte que les joueurs t’ont donné de l’argent pour chanter pour eux ?

- Non, pas du tout. Quand on nous gagne, ça nous fait tous mal. Les gens font souvent allusion à mes affinités avec certains joueurs dont Max Gradel. Personne ne m’a acheté.

• Ok, on en vient à toi. Tu es toujours logé au domicile familial ?

- Je suis beaucoup attaché à la famille, les amis, ça compte beaucoup pour moi. Mon grand père était un ancien combattant, il m’a toujours enseigné l’humilité. Quand vous arrivez dans mon quartier, je suis toujours dans mon ‘’Entrer coucher’’, en famille. Il faut accrocher ton habit là où ta main peut arriver. Les gens vont te blaguer, tu vas prendre en location une grosse maison quelque part dans un quartier chic d’Abidjan, quand demain tu ne pourras pas payer ton loyer, tu vas vouloir revenir en famille, il y a un cousin qui occupe déjà ta petite chambre. Tu fais comment alors ?

• Qu’est-ce que tu as pu réaliser à ce jour ?

- Rien du tout, on a encore rien fait. C’est tout ça qui nous rend nerveux (il sourit). La piraterie nous appauvrit, les autorités ne disent rien, mais quand tu fumes au maquis ou tu es au téléphone au volant, policier te poursuit et on fait Western dans la ville, nous on mange comment ?

• Le Magnific, un jour dans le cinéma ?

- Pourquoi pas ? Omar Sy, en France a commencé par les sketches à la télévision.

• Qu’est-ce que tu détestes le plus dans la vie ?

- L’hypocrisie, quand je suis ami à quelqu’un, je me donne à fond avec beaucoup de franchise.

• Qu’est-ce qui te fait le plus peur dans la vie ?

- Je suis croyant, chrétien catholique. Ce qui me fait peur, c’est bien sûr la mort.

• Quelle est ta situation matrimoniale ?

- Je ne suis pas encore marié, mais je ne suis pas un cœur à prendre. Je suis déjà avec quelqu’un. Qui ne veut pas dire “oui” devant le maire ? Je ne vais pas rester là, célibataire toute ma vie. On a trop ‘’mangé fond de teint’’ (rire), il faut songer à se caser maintenant. Le mariage, je l’envisage.

• Tu te marieras avec la fille du ministre, la mère de ta fille Chelsea ?

- On ne sait jamais (il rit). On a déjà une charmante et adorable fille ensemble. Tout est dans les mains de Dieu.

 Par Inzah D.

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