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La prononciation en nouchi

7. La prononciation en nouchi
Dans l’usage du nouchi, la prononciation n’est pas seulement une preuve qu’on maîtrise la langue. C’est aussi, et même surtout, un signe qu’on s’y connait bien dans l’univers des gens du nouchi : l’univers des courageux !

7.1. Les prononciations marquées par une transformation des mots et sons d’origine française
Des mots d’origine française sont souvent prononcés autrement. On l’a vu au niveau de la création des mots, cela crée un style particulier à ce parler, considéré comme le bon nouchi.
Exemples :
1- Yé                                "je"
2- Pantéch                      "pantalon"
3- qessia / qéchia ?       "qu’est-ce qu’il y a ? / quoi de neuf ?"
Dans la construction des phrases, des sons proches du français s’assimilent ou s’amalgament parfois. Cette façon de prononcer des groupes de mots est plus pratiquée chez les Nouchis des ghettos et bidonvilles d’Abidjan. Ce qui rend leur langage plus difficile à comprendre. Heureusement, certains de ces mots sont repris par les autres jeunes.
On peut remarquer que dans bien des cas cet amalgame se fait avec le verbe « aller » du français.
1- Jê-ê te daba               "je vais te frapper"
2- Ça-a alé                      "ça vaaller !"
3- Vien, an-han alé         "viens, on va aller"

7.2. Les accentuations
Nombreuses sont les syllabes des mots du nouchi qui subissent une accentuation « intentionelle » de la part du locuteur. Cette accentuation, qui n’est pas sans raison tient lieu de marque de degré, comme dans les langues africaines, et renforce ainsi la signification des messages.
Exemples :
1.a- Jê cra sur lwi.                      "je m’en suis pris à lui"
1.b- Jê crra sur lwi.                    "je m’en suis sévèrement  pris à lui"

2.a-Ya fohi.                                  "il n’y a rien"
2.b- Ya foohi.                              "il n’y a pas à craindre"

3.a- Il’a béhou.                            "il s’en est allé"
3.b- Il’a bééhou.                        "il a disparu/ il s’est échappé"

7.3. Les prononciations marquées par une aspiration à la fin du mot  
À l’instar des accentuations – on en a parlé au chapitre de la création des mots –, on constate souvent un phénomène d’aspiration à la finale du mot. Il joue également le même rôle : marque de degré.
Exemples :
1.a- Je l’ê daba.                         "je l’ai frappé"
1.b- Je l’ê dabah.                       "je l’ai bien frappé"
2.a- Cê mon môgô                     "c’est mon ami"
2.b- Cê mon môgôh                  "c’est mon vrai ami"
3.a- Fo kêtêkêtê                        "(il) faut chercher partout"
3.b- Fo kêtêkêtêh                      "(il) faut chercher avec ténacité"

7.4. La mélodie des phrases   

Si vous voulez bien maîtriser le nouchi, alors il serait bon de vous habituer à la façon dont on le parle, c’est-à-dire à la mélodie des phrases, car mêmes si elles sont bien employées, dans son contexte, ça ne suffit pas pour ‘entrer en sécurité’ dans le monde nouchi. Le rôle que joue l’intonation – les élévations et les abaissements de la voix portées sur une phrase – est démarcatif, c’est-à-dire elles remplissent une fonction de signification. Est-il nécessaire de mentionner que les phrases sont accompagnées de gestes ?

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