Des policiers et gendarmes ont dispersé hier une foule qui a pris d’assaut un hô- tel à Abengourou. Les manifestants se sont retrouvés en ce lieu à la suite d’une folle rumeur selon laquelle une jeune fille venue dans l’établissement avec son partenaire, s’est transformée en serpent pendant qu’ils étaient dans leur chambre. Le serpent se serait mis à vomir des billets de ban - que. Des coupures de 5000F et de 10.000 F selon la rumeur.

Croyant en la véracité des faits, des jeunes gens en colère se sont déportés devant l’hôtel pour protester contre ce qu’ils considéraient comme le fruit des pratiques mystiques des propriétaires de lieux. Certains manifestants très agités ont jeté des pierres contre le bâ- timent, brisant des vitres. D’autres très excités s’en sont pris à une jeune fille dans la foule. Son malheur à elle est venu de la tenue légère qu’elle portait. Son sous-vêtement a même été retiré par un chaud lapin.

Les policiers ont pu l’arracher des mains de ses agresseurs. En compagnie des agents des forces de l’ordre, nous avons visité les différentes chambres de l’établissement. Constat : point de serpent en ni de vomissures. Selon des travailleurs de l’hôtel, depuis le mardi-soir, ils recevaient des appels téléphoniques de leurs connaissances faisant état de ce qu’une fille se serait transformée en serpent et vomirait de l’argent. Ce qui les a surpris.

La chambre 220 a été même citée. « C’est moimême qui ait préparé la chambre 220, ce matin. Je n’ai rien constaté d’anormal. Je me pose vraiment la question », s’est interrogée Gueye Mariam, employée du palace. Le directeur général-adjoint, Fabrice Young, n’écarte pas la thèse d’un complot contre sa société. « C’est une folle rumeur tendant à nous déstabiliser. Je demande à tous de nous croire. Il y a même des personnes qui sont en séminaire ici.

Au moins une personne allait nous épauler. Ce sont des rumeurs. Mon bagagiste qui transportait les affaires des clients n’a rien vu d’anormal. Il n’a pas non plus entendu le cri d’un client affolé. C’est une cabale montée contre notre hôtel prisé par tous. Nous avons toutes les commodités. Tout le monde s’y sent à l’aise. On ne sait à quoi ré- pond cette rumeur», s’est-il interrogé.

Quant à la chambre 220 dont il est question, il tranche : « Vous savez, avec l’effet de groupe, un de nos clients qui sortait a été pris à partie. Il a donc présenté son ticket qui portait le numéro 220 et ouvert sa valise pour rassurer la foule. Il n’y avait rien d’anormal. Voilà comment est venue l’indication de la chambre 220 », a-t-il expliqué. Au moment où nous mettions sous presse, le calme était revenu. Mais de fa- çon générale, l’opinion reste divisée quant à la véracité ou non des faits. L’avenir nous situera.

Koffi Jean Luc à Abengourou

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