A Boboloua, village de la sous-préfecture d’Ouragahio, les populations sont régulièrement victimes de vol d’animaux domestiques. Moutons, poulets, cabris, porcs… Toutes ces bêtes disparaissent sans que l’on sache les auteurs des vols. Le phénomène est devenu très inquiétant.

A l’unanimité, les villageois décident de mettre sur pied une brigade de surveillance pour lutter contre ce mal. « Nous nous sommes organisés en comité d’autodéfense. Les instructions que nous a données le chef du village étaient claires.

Nous devons mettre fin au vol des animaux et empê- cher la divagation des bêtes dans les rues du village », rappelle Didier Gballo, membre du comité de surveillance mis sur pied. Il est aidé dans sa tache par ses frères Jean Brice Gballo et Samuel Gbadji.

Selon les recommandations du chef de Boboloua, tout animal pris en divagation sera mis dans un enclos et son propriétaire interpellé sur la notion de l’hygiène qui doit désormais prévaloir dans le village. Les jeunes gens chargés de faire appliquer cette mesure se sont retournés contre la décision.

Ainsi le 14 octobre, veille de la fête de la Tabaski, vers 1h du matin, les veilleurs de nuit à savoir Didier, Jean Brice et Samuel faisaient la ronde lorsqu’ils aperçoivent quelques mètres plus loin un mouton couché. La bête dormait. Les pas de l’équipage réveillent l’animal. Effrayé, celui-ci tente de prendre la fuite.

La bande à Didier se lance à sa poursuite. Après quelques minutes de course-poursuite,il est rattrapé. Sans aucune forme de procédure, ils ont égorgé le mouton. Sur place, les trois hom mes organisent un festin. La marmite remplie de viande boue à 100 degrés.

La bonne odeur en provenance de la cuisine improvisée arrive jusqu’au nez du fils du chef du village. Il saute de son lit pour se laisser guider par l’arôme. Le curieux surprend les membres de la brigade de surveillance en train de se gaver. Il refuse de tomber dans une corruption « alimentaire » et informe ses notables.

Pris la main dans le sac, Didier et ses complices sont arrêtés et conduits au commissariat de police. Les jours à venir, ils comparaitront à la barre du tribunal de Gagnoa pour répondre des faits de vol de nuit en ré- union mis à leur char ge.

Alain Kpapo à Gagnoa

Nord Sud