Kourechy Youba est très en colère contre le professeur de sa nièce. En 2011, elle était élève au premier cycle du lycée 3 de Gagnoa lorsqu’elle s’est amourachée de l’un de ses professeurs. L’enseignant dont le nom n’a pas été révélé et absent à l’audience a, dit-on, refusé la paternité de la grossesse. Bien que l’élève, également absente, soutienne que le père de son futur bébé est son professeur. Quand l’oncle apprend la nouvelle, il se met dans tous ses états.

On lui parle d’un certain Sacko Coulibaly, susceptible de l’aider à faire arrêter le professeur indigne. Pour ce faire, Sacko quitte Abidjan pour Gagnoa. L’homme prétend avoir des relations à la justice. Il compte profiter de cet avantage pour mettre le présumé père en prison. Kourechy remet à Sacko la somme de 200 mille francs. « J’ai pris cet argent pour faire les courses liées à la résolution du problème. Par exemple, les frais de transport en taxi, les rendez-vous avec les autorités, etc. », a justifié Sacko : « Le professeur était sur le point d’être arrêté quand la crise est survenue. Je n’ai plus de ses nouvelles », a-t-il ajouté.

Aussi Kourechy se sentil trompé parce que la mission n’a pas connu de succès. Alors il exige que Sacko lui restitue son argent. Face au refus de celui-ci, l’oncle le traduit deux ans plus tard en justice pour escroquerie. Le prévenu refuse cette étiquette qui ternit son image. Selon lui, il a entrepris toutes les démarches en compagnie de Traoré Mamadou, le protégé du plaignant. C’est la preuve, pense-t-il, qu’il ne faisait pas du faux. « Je l’accompagnais dans les courses. Une fois, devant le bureau d’une autorité, je restais à la porte et lui rentrait seul pour discuter », a témoigné Traoré. En fin de compte, Sacko Coulibaly a été déclaré non coupable. C’est par un ouf de soulagement que le prévenu a accueilli la décision du juge.

Alain Kpapo à Gagnoa

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