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14 Sep

Port-Bouët : Un bébé enlevé au domicile de ses parents par de jeunes filles

Le couple Allou, résidant à Adjouffou, dans la commune de Port-Bouët, ne sait plus à quel saint se vouer. Leur bébé de 6 mois, qui faisait leur grande fierté, a été enlevé à leur domicile, par de sinistres jeunes filles. Et ce, depuis le lundi 1er septembre 2018, aux environs de 10h.

Le jeudi 4 septembre 2018, présents dans nos locaux (Groupe Olympe à Marcory Zone 4 C, les pauvres parents sont encore sous le choc. Le père, Allou K.B., un jeune charpentier, la tête baissée, pleure de toutes ses larmes. Au point de ne pouvoir placer un mot, pour nous expliquer les faits. C'est la preuve de la douleur qui l'étreint.

Quant à sa femme, K.A. Odile, qui partage les mêmes moments à perdre le sommeil, elle invoque le Seigneur, pour qu'il sauve son enfant, et qu'il le lui ramène. « Je demande à Dieu de toucher le cœur de ces personnes qui ont entre leurs mains, mon enfant. Sinon, que ces personnes ne soient pas du tout en paix. Qu'elles soient tourmentées comme nous le sommes en ce moment. Comment pouvoir vivre sans notre enfant ? Quand il n'est pas avec son père, il est avec moi. On ne le quittait jamais... », se lamente la malheureuse jeune maman.

Expliquant à présent les faits, Odile indique que ce lundi 1er septembre 2018, jour des faits, elle part au marché avec son bébé au dos. De retour plus tard, elle se met à la cuisine, pour concocter le repas. Et vu que c'est de la sauce graine, très salissante à la préparation, elle demande que sa jeune cousine de 10 ans, venue passer les vacances chez elle, porte le bébé au dos.

Et alors qu'elle est toujours occupée à la cuisine, la petite vacancière, le bébé au dos, va s’asseoir à l'entrée de la maison, sur une extrade, pour prendre de l'air.

C'est en ces lieux qu'une jeune fille vient également prendre place auprès de la petite écolière. Tout en appréciant le bébé au dos, l'étrangère demande à le prendre. Naïvement, la fillette détache le pagne, et voici le bébé dans les bras de la jeune inconnue.

Et alors que le gosse se met à pleurer, l'étrangère commet la petite écolière à qui elle remet 100 F Cfa, d'aller acheter des friandises pour le môme. Là encore, naïvement, l'écolière prend les sous et fonce à la boutique.

Mais tout de suite, elle est rattrapée par la jeune dame, en face même de la boutique. Cette dernière qui, en réalité, nourrit la sombre intention de voler le bébé, convainc la gamine à emprunter les couloirs du quartier.

Mésaventure

A ce moment-là, un vieil homme qui trouve l'attitude de cette inconnue suspecte, va informer Odile. Cette dernière, affolée, s'éjecte de la cuisine. La pauvre mère, aidée du voisinage, se met aussitôt à la recherche de son bébé, de sa cousine et de la suspecte. Hélas ! c'est vainement qu'elle écume le quartier.

Quasiment en larmes, elle saisit le commissariat de police du 33e arrondissement. Mais alors qu'elle est encore à poursuivre les recherches, elle est informée téléphoniquement aux alentours de 14h, de ce que sa petite cousine vient de rentrer à la maison. Malheureusement, seule sans le bébé.

La pauvre Odile débarque chez elle en courant et interroge l'écolière. Cette dernière, en pleurs, explique que la jeune dame qui la rejointe à la boutique, lui a demandé de l'accompagner, pour lui faire connaître son domicile qui serait juste à côté. Et chemin faisant, une autre jeune fille, que la dame présente comme sa petite sœur, se joint à eux au niveau du marché de Gonzagueville. Puis les voilà empruntant les ruelles pour se retrouver au sous-quartier dont la position géographique qu'elle donne, s'avère être « Terre Rouge ».

Là, poursuit-elle, la jeune dame leur demande d'attendre sur place, le temps pour elle, prétend-elle, d'aller chercher son mari qui va la raccompagner, elle et le bébé. Quelques minutes après, celle qui est présentée comme la sœur, demande à la fillette de patienter là. Le temps pour elle d'aller chercher sa frangine qui mettrait du temps à revenir.

L'écolière va « sécher » là. Elle va alors comprendre qu'elle s'est fait avoir, par de jeunes dames criminelles, qui viennent de voler le bébé de sa cousine Odile. Et elle se met alors à crier : « Mon petit frère, elles sont parties avec mon petit frère. Aidez-moi. Je ne sais pas où je suis... ».

Ses lamentations parviennent à une commerçante installée dans les environs. Celle-ci vient aux nouvelles. Et ce qu'elle apprend de la petite fille, la bouleverse complètement. Sans perdre de temps, cette dernière alerte le voisinage. Mais déjà, plus de traces des deux voleuses, emportant le bébé. Alors, il ne restait plus à la commerçante, que de payer le taxi wôrô-wôrô (taxi-communal, Ndlr) à la petite fille qui, peu après, descend à l'endroit dénommé « Deuxième -Arrêt », à Adjoufou. De là, l'infortunée vacancière se débrouille comme elle peut, pour retrouver le domicile familial.

Mais comment la gamine a-t-elle pu ainsi se laisser entraîner dans une telle mésaventure ? Pour beaucoup, la malheureuse a été hypnotisée. A preuve, suivant les les conseils de sa maman depuis Oumé, avant son voyage sur Abidjan, l'écolière, une fois sur place, ne commet pas l'erreur de s'éloigner de la cour où habitent sa cousine et son mari.

Professionnalisme

D'ailleurs, étant instruite par sa génitrice des cas d'enlèvement d'enfants, à Abidjan, elle est quasiment, tous les jours, fourrée dans les jupes de sa cousine. Et dans son témoignage, la fillette note que les ravisseuses lui ont achetée une bouteille de sucrerie à elle et du yaourt au môme. Sucrerie et yaourt dans lesquels, elles ont glissé des grains et racines dont elle n'a aucune connaissance de la nature.

En tout cas, ce que l'on peut retenir, c'est que les suspectes qui conversaient dans une langue étrangère à la petite fille, ont agi avec professionnalisme. Mais que vont-elles faire avec un bébé, elles qui sont encore si jeunes ? En tout cas, pour beaucoup, il faut craindre le pire. Surtout avec les pratiques machiavéliques des brouteurs. Ou encore, avec cette période électorale qui, c'est connu, rime souvent avec des crimes présentés comme des sacrifices rituels. Sans oublier ces femmes qui volent les bébés des autres, pour en faire les siens.

C'est donc en pensant à tout cela, que le couple Allou n'arrive plus à fermer l’œil. Un pauvre couple qui loue Dieu, afin qu'il l'aide à retrouver son bébé Allou Moïse Phanuel.

Et comme un malheur n'arrive pas seul, dans cette souffrance morale, Allou le jeune père, est cloué au lit, par une maladie. Le mardi 11septembre 2018, lorsque nous avons joint téléphoniquement Odile aux environs de 14h, c'est toute déboussolée qu'elle nous a appris : « Je ne sais vraiment pas ce qui nous arrive. Non seulement, nous n'avons pas encore retrouvé notre bébé, mais son papa est sérieusement malade. Il revient tout de suite même de l'hôpital...Vraiment, que Dieu nous vienne en aide... », suppliait-elle.

Madeleine TANOU

Source: linfodrome

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