31 Mar

Hôpital général d’Abobo / Agression d’une sage-femme par un Frci : Le personnel soignant en grève

Il est en colère. Les membres du personnel soignant de l’hôpital général d’Abobo, ont décidé d’observer une grève de trois jours après l’agression de l’une de leurs collègues, dimanche nuit, pour dénoncer l’insécurité dont ils sont victimes.

Les sages-femmes de l’hôpital général d’Abobo sud, ne se sont pas encore remises du choc que leur a causé l’agression sauvage d’une des leurs, dans la nuit de dimanche. Et hier matin, pour protester contre cette violence, tout le personnel de l’établissement sanitaire s’est mis en grève de trois jours avec un service minimum.

Dans les différents services de l’hôpital, ce lundi matin, le récit de l’agression est sur toutes les lèvres. Certains n’en reviennent pas tandis que d’autres dénoncent l’insécurité dont le personnel soignant est victime. Hospitalisée au sein de l’établissement, son mari et une proche à son chevet, Amani Nadège, fait peine à voir avec son visage tuméfié et la minerve à son cou. Sa collègue, Mme Kouman, encore sous le choc, explique les circonstances du drame.

«Dimanche aux environs de 20h15, un corps habillé, un Frci, en pleine conversation téléphonique, s’est présenté à l’entrée de la salle d’accouchement. Moi, Mme Amani Nadège (Ndlr; la victime), une autre sage-femme, une fille de salle et deux stagiaires étions présentes afin d’assurer la garde. Lorsque cet homme a fait son entrée, Nadège lui a dit que l’accès de cette salle est interdit à toute personne étrangère au service afin de protéger l’intimité des femmes qui viennent accoucher. Toujours au téléphone, il lui a crié dessus en lui disant qu’elle ne voyait pas qu’il était en communication, qu’elle savait à qui elle avait affaire, qu’il était le commandant ‘’Fongnon’’. Il a aussitôt interrompu son échange téléphonique pour lui foncer dessus. Elle a alors abandonné le registre qu’elle remplissait, pour se réfugier dans la salle attenante où les femmes accouchaient espérant qu’il ne la suivrait pas là-bas», explique le témoin oculaire. Mais, c’était mal connaître l’agresseur du jour qui suit Mme Amani pour la rouer de coups.

«Je me suis éloignée discrètement afin d’appeler la police. Il l’a frappé dans le ventre, au visage, avec une violence inouïe. Nos cris ont ameuté les autres qui sont venus à notre secours. L’homme a fui mais il a été rattrapé par un de nos médecins et il a été conduit au 14ème arrondissement. Ce n’est que plus tard que nous nous sommes rendus compte qu’il était le mari d’une de nos parturientes qui souffrait d’hyperthermie (Ndlr ; forte fièvre) et d’une rupture prématurée des eaux. C’est Mme Amani qui devait remplir son bulletin d’évacuation. Et pourtant, nous nous sommes bien occupées de sa femme», déplore Mme Kouman. Pour le personnel soignant de l’hôpital général d’Abobo sud, cette agression remet sur le tapis, l’épineux problème de l’insécurité auquel est confronté les agents de santé.

 

Les agents de santé dénoncent l’insécurité

Pour le porte-parole du personnel de l’établissement et représentant du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d’Ivoire (Synacasci), Dr Koffi K. Michel, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. «Par cette grève de trois jours avec un service aux urgences, nous entendons protester. Nous avons toujours déploré les conditions de sécurité précaires. Nous avons déjà échappé de justesse à la furie d’un père qui s’est présenté ici avec une machette pour nous ‘’découper’’, à cause d’une sordide affaire de vol de bébé. Et aujourd’hui, l’une des nôtres s’est faite ‘’tabasser’’ et elle souffre de poly traumatismes au niveau de la tête, du cou, de la poitrine et de la colonne vertébrale. Il lui faut également un scanner», explique indigné Dr Koffi Michel.

Les supputations vont bon train sur l’identité de l’agresseur, quand certains disent que c’est un Frci tandis que d’autres affirment que c’est un « com zone » originaire de Sikensi. Pour en avoir le cœur net, nous nous rendons au commissariat du 14ème arrondissement. Une source introduite, après maintes réticences, révèle que l’individu se trouve effectivement dans leurs locaux et répond au nom de Sylla. Mais elle ne pourra en dire plus. «Nous avons un droit de réserve. Nous ne pouvons en dire plus, tant que notre rapport n’a pas été acheminé à qui de droit», explique la source.

Napargalé Marie

L'Expression

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