Dame Nagréogo Clotine, 37 ans, mère de trois enfants, a été maintenue mardi dans les liens de la détention par la Cour d’assises de Gagnoa, en sa première session de l’année judiciaire 2013- 2014, pour des faits de coups mortels administrés à son mari (concubin), courant janvier 2012 à Toutouko, dans la sous-préfecture de Niabézaria (département de Lakota, région du Lôh-Djiboua).

Selon l’accusée, le jour des faits, son mari aurait tenté de l'étrangler lors d’une bagarre. Et lorsqu’elle a réussi à se défaire de son emprise en se débattant, elle s’est saisie du gourdin qui était à sa portée pour frapper celui-ci à la tempe gauche.

Selon l’enquête de la gendarmerie de Lakota, puis de la juge d’instruction, ce coup a entrainé la mort de Gansoré Moumouni, le lendemain des faits. L’avocat général ayant requis 10 années de peine d’emprisonnement à l’encontre de dame Nagréogo, qui croupit déjà en prison depuis presque deux ans, son avocat Me Komlan Pacôme, a demandé, aux trois juges dont le président et aux six jurés au nombre desquels deux femmes, de prononcer la libération de l’accusée, mais au cas où ils seraient fondés dans leur ultime conviction de condamner sa cliente, de lui faire bénéficier de circonstances atténuantes.

Cette plaidoirie de Me Komlan a été prise en compte par la Cour d’assises qui a prononcé seulement deux ans et demi de peine de prison à l’encontre de Nagréogo Clotine contre les 10 années requises par l’avocat général. Ce premier procès marque l’ouverture officielle de la Cour d’assises de Gagnoa qui n’a plus siégé depuis une dizaine d’années, du fait des crises successives survenues en Côte d’Ivoire depuis septembre 2002, et dont le pont d’orgue a été la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011.

AIP