ADigbeugnoa, un village situé sur l’axe Gagnoa-Guibéroua, S. Nohaga, planteur de 51 ans, n’a pas bonne presse. A tort ou à raison, il est accusé d’être un mangeur d’âmes. De ce fait, il est craint de tous. Son entourage se refuse de critiquer ouvertement ses agissements. De peur d’essuyer la colère du planteur.Mais son voisin, K.A va relever ce défi dans la nuit du 12 mars. A une heure très avancée de la nuit, Nohaga frappe discrètement à la porte du pré- sumé sorcier. Il ouvre la porte et entend son visiteur lui lancer une invitation.

«Je viens te chercher pour qu’on aille déguster un délicieux plat de poulet que je viens de préparer. Puisque nous sommes des voisins, il faut bien que de temps en temps nous partagions les repas», propose-t-il. K.A regarde sa montre. Il est presque minuit. Ce n’est pas une heure habituelle pour manger. Il décline l’offre. Il ne manque pas de tancer son voisin. Il lui intime l’ordre de ne plus jamais l’associer à ce genre d’activités occultes.

Nohaga rebrousse chemin. Il ne digère pas la «gifle». Il rumine sa vengeance. Le lendemain matin, Nohaga rencontre K.A pour des explications sur son refus de partager le plat de poulet. Ce dernier lui réitère qu’il n’est rien d’autre qu’un sorcier qui veut l’entraîner dans sa confrérie à travers la dé- gustation de ce plat. Humilié, Nohaga suit discrètement K.A jusque dans sa plantation. Loin des regards indiscrets, il sort une machette de son sac. Puis, il taillade le pau - vre planteur. Arrêté, l’agresseur est jugé le 15 avril par le tribunal de Gagnoa. Il est condamné à deux mois de prison.

Alain Kpapo à Gagnoa

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