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04 Aoû

Le monde de la culture est en deuil : Souleymane Koly s’est éteint

Visiblement plein de vie, lors de son passage à Abidjan, il y a deux semaines, rien ne laissait présager la disparition de ce grand homme de culture, hier, à Conakry, en Guinée Souleymane Koly est décédé, vendredi 1er aout, dans la matinée, en sa résidence à Conakry (Guinée), d’une crise cardiaque, révèle un de ses proches joint par téléphone. «Il venait de prendre son petit-déjeuner et est rentré en chambre pour s’habiller afin d’aller honorer un rendez-vous à Kaloum…», précise notre source. Hélas, mille fois hélas !

L’Afrique et le monde ne reverront plus sur ou derrière la scène le «Maître Koly». Mais, à l’instar des grands, car il en est un, son oeuvre ô combien d’anthologie demeure éternelle ! Le sociologue de formation, chorégraphe, scénariste, musicien et réalisateur qui venait de célébrer ses 70 ans était de plain-pied dans la célébration du quarantième anniversaire de l’Ensemble Kotéba, groupe artistique multinational qu’il fonda à Abidjan où il avait choisi de s’installer après ses études en France.

Quarante printemps au sommet des arts de la scène sur tous les continents qui avaient inspiré Sou- leymane Koly de les célébrer à Paris où il a fait ses humanités, à Conakry qui l’a vu naître, à Bamako d’où il tire l’esthétique du Kotéba et à Abidjan qui l’a révélé et confirmé. Abidjan, justement, au dire de son géniteur, a été le creuset idéal pour l’éclosion du groupe, du fait de sa nature cosmopolite et qui transparaît dans les 28 créations théâtrales qui y ont été conçues.

Avec ses démembrements (Les Go et le Jeune Ballet d’Afrique noire (J-Ban), notamment), le Kotéba qui fait aujourd’hui encore la fierté de la culture africaine de par le monde, reflète, à l’envi, la notion d’intégration et de partage des cultures dans les faits. Justement, il était à Abidjan, par deux fois, en l’espace d’un trimestre, pour, encore une fois, «fraterniser» avec ses «frères ivoiriens». D’abord, à la faveur du Marché des arts du spectacle africain (Masa), en avril, puis, il y a à peine trois semaines, pour lancer les festivités des 40 piges du Kotéba.

Le 10 juillet, en effet, le lancement officiel de l’anniversaire de la formation artistique de Souleymane Koly s’est déroulé à Abidjan-Cocody. Fort des 7 nationalités qui le composent, elle demeure, à maints égards, l’expression d’un modèle achevé d’intégration africaine par la culture. Et Koly voulait partager avec ses fans tout ce parcours du 2 au 6 décembre.

Le créateur de mode, Gilles Touré, qui prépare pour le 8 novembre ses 20 ans de carrière et avec qui il avait échangé sur la possibilité de se soutenir mutuellement, était sans voix, hier, de même qu’Elvire Tanh de l’agence Tep Events, cheville ouvrière des 40 ans de l’Ensemble Kotéba. Ave magister, salut le maître, salut l’artiste !

RÉMI COULIBALY

Fraternité Matin

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