Depuis le 1er juillet, l’accès à plus de cinquante réseaux sociaux est conditionné au paiement préalable d’un impôt quotidien de 0,04 euro.
LETTRE DE JOHANNESBURG
Comme laboratoire de l’innovation, on peut rêver mieux. L’Ouganda vient d’inventer la première taxe sur « le commérage », entendu sous sa forme électronique, et selon son président. Le terme n’est pas officiel, mais il a été utilisé par ce dernier, Yoweri Museveni – 73 ans, dont trente-deux ans au pouvoir –, pour justifier l’instauration d’un prélèvement sur l’usage des réseaux sociaux. Ces zones d’échanges virtuels où, comme le chef de l’Etat aime à le répéter, ses concitoyens se rendent pour échanger « commérages et mensonges ».
Mais, dans la tradition des « impôts sur le péché » – expression consacrée pour ce genre de taxes, qui touchent habituellement l’alcool, les cigarettes, la pornographie... –, ce n’est pas parce qu’un Etat désapprouve un comportement qu’il devrait se priver de le taxer, bien au contraire.
Depuis le 1er juillet, l’accès à plus de cinquante réseaux sociaux dont Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp, est conditionné au paiement préalable d’une taxe quotidienne de 200 shilling (4 centimes d’euro).
Coupures de réseaux
La somme paraît faible, mais selon les calculs de la Web Foundation, elle pourrait relever de 10 % le coût de la connection pour les bas revenus – l’achat de un gigabit de data correspond déjà à 40 % du salaire mensuel moyen des plus modestes.
La somme doit être prélevée directement par les compagnies de téléphone, dans la mesure où l’accès à Internet, en Ouganda, se fait de façon écrasante par l’intermédiaire de téléphones portables. En cela, l’exemple ougandais est emblématique, et tout porte à penser que cette ingénieuse mesure risque de donner des idées à d’autres pays.
Le fait d’interdire l’accès au Net dès la première manifestation ne devrait pas constituer un obstacle mais plutôt un encouragement. Les coupures de réseau se sont répandues à travers le continent ces dernières années. Les régions du Cameroun anglophone sortent tout juste d’une...
Voir aussi
- FEMUA 2024: pose de premières pierres de construction de deux écoles primaires à San-Pedro et Jacqueville
- Lancement, jeudi 16 mai, de la session 2024 des examens scolaires à grand tirage
- Concours professionnel exceptionnel : La direction générale des douanes débusque 87 faux diplômés
- Alerte à la peste porcine africaine en Côte d’Ivoire : Des foyers découverts à Songon et Bouaflé
- Drame à Assinie-Mafia : Deux jeunes libanais périssent nuitamment dans la mer